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01-09-2004

La phaséolamine, extraite du haricot blanc, bloque la « digestion » de certains hydrates de carbone

Au cours de la digestion, notre organisme convertit en sucre les hydrates de carbone trouvés notamment dans les féculents, comme les pommes de terre ou les pâtes. Pour dégrader les molécules d'hydrates de carbone, notre organisme utilise une enzyme produite par le pancréas, l'alpha-amylase. Des études ont montré que la phaséolamine, extraite du haricot blanc, inhibait l'activité de cette enzyme, réduisant ainsi l'absorption des graisses alimentaires.

Lorsque nous mangeons de l'amidon, un hydrate de carbone que l'on trouve dans les féculents, une petite partie de la digestion se produit lorsque nous mâchons, à travers l'action de l'amylase, une enzyme salivaire. Cependant, les amidons et autres hydrates de carbone ne sont exposés à l'action de cette enzyme que pendant une courte période avant d'atteindre l'estomac. Mais c'est dans le duodénum que se passe pratiquement toute la digestion des hydrates de carbone.

Là, une enzyme appelée alpha-amylase intervient pour dégrader les molécules exceptionnellement longues de l'amidon, d'abord en sucres appelés dextrines, puis en glucose. La phaséolamine s'attache à la molécule d'hydrate de carbone juste au moment où l'amylase devrait normalement la diviser pour la transformer en sucres. Ces sucres sont soit brûlés par l'exercice, soit stockés sous forme de cellules graisseuses pour un usage ultérieur. Malheureusement, une vie trop sédentaire signifie que ces cellules graisseuses stockées s'accumulent avec, pour résultat, un gain de poids.

Ainsi, la phaséolamine, extraite du haricot blanc ou Phaseolus vulgaris, neutralise l'enzyme digestive, alpha-amylase, avant qu'elle ne convertisse l'amidon en glucose puis en graisse. Principalement, elle permet aux hydrates de carbone de traverser le système avec une moindre prise de calories.

Une découverte qui remonte aux années 1940

Le concept de bloquer la digestion de l'amidon pour encourager la perte de poids a d'abord été développé par des scientifiques qui avaient remarqué que certains aliments, dans leur forme non transformée, généralement des graines de la famille des haricots, n'étaient pas nourrissants pour les animaux bien qu'ils soient dépourvus de toxicité.

C'est dans les années 1940 que des scientifiques ont découvert que certaines plantes, plus particulièrement des céréales et des haricots, contenaient des protéines qui bloquaient l'activité de l'alpha-amylase, une enzyme nécessaire, chez les animaux comme chez l'homme, à la digestion des hydrates de carbone. Ils ont alors émis l'hypothèse que l'utilisation de tels inhibiteurs pourrait aider à améliorer la tolérance aux hydrates de carbone chez les diabétiques et être utiles dans le contrôle du poids et, jusqu'au début des années 1970, des études furent réalisées pour déterminer la capacité spécifique de différents extraits de plantes à neutraliser l'amidon.

Naissance de la phaséolamine

Alors qu'ils essayaient d'identifier le ou les facteurs responsables de troubles de la digestion chez des rats nourris avec des haricots blancs crus, des chercheurs1 ont montré la présence de cet inhibiteur de l'activité de l'alpha-amylase dans des extraits de haricots blancs.

En 1974, J. John Marshall et Carmen Lauda ont purifié un extrait de haricot blanc qu'ils ont baptisé phaséolamine2. Leurs travaux ont ensuite confirmé que c'était un inhibiteur spécifique de l'enzyme alpha-amylase.

On avait donc montré in vitro la capacité de la phaséolamine à inhiber l'activité de l'enzyme digestive alpha-amylase. Inhiber l'activité de cette enzyme devrait prévenir la digestion des hydrates de carbone complexes et diminuer le nombre de calories absorbées, favorisant ainsi la perte de poids.

À la suite de ces travaux de recherche, toute une gamme de préparations d'inhibiteurs de l'alpha-amylase à partir de haricots blancs crus a été lancée pour contrôler le poids. Elles ont été commercialisées comme «bloqueurs d'amidon» et revendiquaient la capacité à réduire la digestion de l'amidon en inhibant l'activité de l'amylase dans l'intestin grêle. Malheureusement, en 1982, la FDA a suspendu la vente de ces «bloqueurs d'amidon» après que plusieurs études cliniques ont montré que la plupart de ces produits ne tenaient pas leur promesse.

Un nouveau procédé de purification

Ce concept était tellement intrigant qu'un groupe de chercheurs de la clinique Mayo et de la fondation Rochester dans le Minnesota a lancé une étude pour déterminer pour quelles raisons ces préparations commerciales étaient inefficaces in vivo malgré leur activité in vitro.

Les chercheurs ont utilisé un procédé de purification pour concentrer l'inhibiteur d'amylase dérivé de haricots blancs. Comparé à une préparation commerciale et à un extrait de haricot blanc cru, cet inhibiteur partiellement purifié inhibait, in vitro, beaucoup plus rapidement et plus complètement l'amylase salivaire et duodénale3.

Les inhibiteurs d'amylase commercialisés ne parvenaient pas in vivo à diminuer la digestion de l'amidon essentiellement parce qu'ils avaient une activité antiamylase insuffisante. Cependant, un inhibiteur partiellement purifié avec une activité spécifique augmentée est stable dans les sécrétions gastro-intestinales humaines, ralentit in vitro la digestion de l'amidon alimentaire, inactive rapidement l'amylase dans la lumière intestinale et pourrait chez l'homme diminuer la digestion intra-luminale de l'amidon.

Des études in vivo confirment l'efficacité de la phaséolamine

Les chercheurs ont utilisé quatre volontaires pour examiner les effets de la diminution de l'activité intraluminale de l'amylase sur la digestion de l'amidon et les réponses gastro-intestinales et hormonales postprandiales. Les sujets ont ingéré 50 g d'amidon de riz donné avec un placebo. Le second jour, l'amidon a été donné avec l'inhibiteur d'amylase. Par rapport au placebo, l'inhibiteur d'amylase a réduit l'activité intraluminale de l'amylase de plus de 95 %. Pendant une à deux heures, il a réduit de 85 % l'augmentation postprandiale de la glycémie.
Ces résultats ont montré qu'une inhibition supérieure à 95 % de l'activité de l'amylase réduisait la digestion de l'amidon dans l'intestin grêle ainsi que son absorption. De plus, ils ont constaté que l'inhibiteur d'amylase diminuait la libération postprandiale d'insuline4.

Une autre étude, réalisée par la même équipe, a impliqué 60 sujets volontaires âgés de 20 à 45 ans. Ils ont été sélectionnés parce qu'ils avaient 5 à 15 kg de surpoids depuis au moins six mois. Dans cette étude en double aveugle qui a duré six mois, les sujets ayant pris de la phaséolamine ont perdu environ 3 kg contre en moyenne 500 g pour ceux sous placebo. De plus, les sujets prenant de la phaséolamine ont perdu 10,45 % de masse grasse, 1,35 % de tour de hanches, 1,44 % de tour de cuisse et 3,44 % de tour de taille sans pour autant avoir perdu de masse maigre.

Utilisant des extraits purifiés de phaséolamine, des chercheurs ont montré sur l'homme qu'elle diminue la glycémie et les niveaux d'insuline après un repas, chez des sujets en bonne santé comme chez des diabétiques5. Dans une autre étude, une dose appropriée de phaséolamine inhibait de plus de 96 % l'activité de l'amylase dans l'intestin grêle sur de l'amidon de céréale (dans ce cas, des spaghettis).

Une étude6 de quatre semaines, randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo, a porté sur 25 adultes en bonne santé mais en surpoids. Les sujets ont reçu 1 000 mg de phaséolamine ou un placebo deux fois par jour avant les repas dans le cadre d'un programme amaigrissant incluant régime, exercice physique et intervention sur le comportement.

Après quatre semaines, aucun effet secondaire n'a été rapporté. Les sujets du groupe prenant de la phaséolamine avaient perdu presque trois kilos contre un peu plus de deux kilos dans le groupe sous placebo. Lorsque les groupes de sujets ont été répartis en sous-groupes en fonction de la consommation totale d'hydrates de carbone, l'analyse de ces résultats a montré une différence de perte de poids significative entre les sujets supplémentés et ceux sous placebo dans le tertile ayant la consommation d'hydrates de carbone la plus élevée. Dans ce tertile, les sujets supplémentés ont perdu près de 4 kg contre moins d'un kg pour les sujets sous placebo.


1- Hernandez A. et Jaffé W.G. (1968) Acta Cient Venez. 19. 183-185.
2- Marshall J.J. et Lauda C.M. (1975) J. of Biol. Chemistry vol 250. n° 20,
October 25, p. 8030-8037.
3- Layer P. et al. (1985) Gastroenterology, 88(6): 1985-1902.
4- Layer et al. (1986) Gastroenterology, 91(1): 41-48.
5- Layer P. et al. (1987) Mayo clinical proceedings 61, 2; 442-447.
6- Jay Udani, UCLA School of Medicine and Betsy Singh, Southern California University of Health Sciences.
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