Perte d’identité, disparition des souvenirs, dépendance, non reconnaissance des proches… Avouons-le, on fait difficilement pire que la maladie d’Alzheimer. Si vous avez déjà eu le malheur de côtoyer cette maladie cruelle, vous savez à quel point la descente aux enfers est terrible et vous ne la souhaiteriez à personne.
Malheureusement, la maladie poursuit son inexorable progression : plus de 50 millions de personnes sont touchées dans le monde dont pratiquement 900 000 en France et le chiffre devrait tripler d’ici 30 ans. Parmi ces malades, une nouvelle étude révèle qu’environ 60 % ignorent totalement qu’ils sont atteints. « Une partie immense de la population est atteinte de démence sans le savoir » affirme le professeur Halima Amjad, l’un des auteurs de l’étude. « Si la maladie n’est pas encore sévère et que les personnes sont capables d’effectuer correctement leurs tâches quotidiennes, les symptômes de la perte cognitive passent inaperçus. »
Ce retard dans le diagnostic fait pourtant beaucoup de tort : une prise en charge rapide permet de retarder le déclin progressif des facultés cognitives et de la mémoire lié à la destruction des cellules nerveuses. On sait en effet que les premières lésions associées à la maladie d’Alzheimer apparaissent dans le cerveau au moins 10 à 15 ans avant la survenue des premiers symptômes : altération de la mémoire à court terme (événements des heures ou des jours précédents, nom des nouvelles personnes rencontrées, restitution du menu de la semaine, etc.) et difficulté à retenir de nouvelles informations (nouveau numéro de téléphone, mots d’une liste, etc.).
La médecine ne permet pas à ce jour de guérir la maladie d’Alzheimer mais plusieurs approches thérapeutiques s’attaquent au processus pathologique et en atténuent les symptômes, notamment sur le plan cognitif. Outre la délivrance de médicaments (notamment destinés à augmenter la concentration en acétylcholine dans certaines régions du cerveau), les médecins encouragent vivement les malades à faire de l’exercice physique et de l’entraînement mental (lecture, jeux de réflexion, apprentissage, jeux de mémoire), contribuent au soutien social (indispensable pour entretenir les circuits neuronaux) et établissent un plan d’action sur le plan nutritionnel. Sur ce dernier point, trois nutriments font consensus, aussi bien en prévention que pour atténuer les symptômes des premiers stades de la maladie :
Pour que ces mesures aient le temps d’exprimer pleinement leur potentiel et ralentir la progression de la maladie, il faut que le diagnostic soit précoce. Et tous les espoirs sont permis puisqu’en juillet 2018, des chercheurs ont dévoilé une intelligence artificielle capable de détecter les tous premiers signes de la maladie à partir de milliers de clichés issus de l’imagerie médicale en 3D. Leur algorithme permettrait de détecter la maladie plus de 6 ans avant le diagnostic clinique traditionnel (!). En attendant que cet outil de pointe se démocratise, il faudra continuer à miser sur la prévention, en veillant notamment à s’entourer : ce sont souvent les proches qui détectent les premières anomalies…
L’étude principale à l’origine de l’article :
Johns Hopkins Medicine. "Majority of older adults with probable dementia are likely unaware they have it, study suggests: Less education and unaccompanied medical visits linked to lack of formal diagnosis or awareness of diagnosis." ScienceDaily. ScienceDaily, 17 July 2018.
Références
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